[Pol]itique

La réaction républicaine, le grand bond en arrière démocratique

[La défense de la République] et de ses valeurs est-elle devenue le prétexte en France à une réaction politique qui sape précisément ces mêmes valeurs et cette même République ?

Sidération et chagrin en France. Le sang avait à peine séché, celui de Samuel Paty, comme celui des victimes de Nice. Les larmes, non. Mais les mots n’ont pas tardé là où il aurait fallu d’abord faire silence et deuil.

Matinales radios et TV. Sur Europe 1, le maire de Nice, Christian Estrosi, demande à sortir des lois de la paix pour refuser tout droit aux « ennemis du droit ». Sur CNews, le député Les Républicains Éric Ciotti réclame « un Guantánamo à la française ». Un éditorialiste « encharpé » préconise de « changer les règles de droit qui font qu’on ne peut pas accuser quelqu’un de faits qu’il n’a pas encore commis ». Auparavant, il avait assuré qu’il fallait « profiter » de la tragédie de la mort de Samuel Paty pour reprendre les dispositions de la loi Avia censurées par le Conseil constitutionnel.

Marine Le Pen est dépassée. La classe politique française, à peu d’exception près, a réussi l’exploit de se placer à la droite du Rassemblement national (extrême droite). Au bord du gouffre démocratique.

Dé-démocratisation et hyper-républicanisme

La dé-démocratisation, selon sa théoricienne Wendy Brown, consiste « à vider la démocratie de sa substance sans la supprimer formellement ». Plus précisément, elle est définie par le philosophe Étienne Balibar comme « à la fois la montée des mécanismes autoritaires et sécuritaires, la perte de légitimité et de représentativité des institutions parlementaires, et le déplacement des centres de pouvoir réel hors d’atteinte du contrôle et de l’initiative des citoyens ».

Est-ce ce phénomène de dé-démocratisation que la France connaît avec le démantèlement feutré des lois fondatrices de la République, celles-là même qui se sont sédimentées à travers des siècles de luttes progressistes ? Toute une architecture de lois, qui ont assuré à la société civile une autonomie face à la puissance publique, est-elle ainsi patiemment démantelée, pièce par pièce ?

L’ambiguïté, ou le hiatus, est que si dé-démocratisation il y a, elle se fait au nom de la défense de la République. En cela, elle est un mouvement réactionnaire que nous nommerons « réaction républicaine » ou hyper-républicanisme. Cette dé-démocratisation est portée par un courant intellectualo-politico-médiatique français qui, au nom de la « lutte contre l’extrémisme » (ou ses avatars sémantiques, « islamisme », « séparatisme », « communautarisme ») et de « la défense des valeurs de la république », développe un argumentaire contraire précisément aux idéaux défendus. En doublepensée (doublethink) théorisée par Orwell.

Cette réaction se construit en France contre les personnes assimilées à une identité musulmane, les habitants des quartiers populaires, et déborde désormais plus largement contre tous ceux qui contestent cette vision.

« Valeurs républicaines » versus lois républicaines fondatrices

Si chacun peut vérifier ce qu’est une loi républicaine, votée par la représentation nationale, qui peut assurer avec certitude ce que sont l’ensemble de ces « valeurs républicaines » ?

Sur le plan législatif, pendant que sont réclamés les « droits » de « blasphémer » ou de « caricaturer », d’autres droits et libertés publiques, acquis de haute lutte contre la puissance publique, sont menacés. Serait-ce pur cynisme que d’imaginer que plus sont agités et brandis comme fondamentaux ces « droits » non formalisés, plus les droits qui font lien, contre-pouvoir et société civile, sont sapés ? Posons autrement la question : notre liberté d’expression sera-t-elle ramenée à être « pour » ou « contre Charlie », dans une binarité qui réduit de fait cette même liberté ? Notre liberté de conscience se réduira-t-elle à ce « droit » de blasphémer, sans que d’autres champs et questions soient saisis par l’expression de cette liberté ?

Ce mouvement est en marche dans les législations à venir. Observez le projet de loi dite « contre le séparatisme »/«renforçant la laïcité et les principes républicains ».

La loi sur la laïcité de 1905 pose le principe de la « neutralité » des services publics, donc de ses agents, en matière religieuse. Elle entendait protéger l’Etat contre tout empiètement de la toute puissante Eglise catholique sur sa « fille aînée ». En cela, cette loi pourrait être comprise comme un gallicanisme étatique. Selon le projet de loi dite sur le « séparatisme », ce principe de neutralité sera officiellement étendu aux entreprises délégataires de service public comme la RATP, EDF, Paris Aéroports, la SNCF. Autrement dit, leurs employés, bien que n’étant pas fonctionnaires, seront soumis au même principe de neutralité religieuse. Cette neutralité religieuse sera-t-elle étendue des services publics à tout service au public (donc, les entreprises privées également), comme dans ce magasin qui a interdit ses rayonnages « à toute personne voilée » par simple affiche placardée.

Lire aussi : En France, il n’y a pas de séparatisme musulman, ce sont les élites qui ont fait sécession

Comparaison n’est pas raison, mais cette injonction à l’effacement du religieux peut s’entendre aussi, par exemple, dans cet encart diffusé sur les réseaux sociaux par le ministère de l’Intérieur : « Radicalisation violente, islamisme… Si vous avez un doute sur une personne de votre entourage » ; s’ensuit un numéro vert et cet ajout : « En cas d’urgence, appelez le 17 ! » (Point d’exclamation en prime). Est-ce là un appel à la délation qui laisse tout un chacun juge de la religiosité, donc de la dangerosité, de son voisin ?

 

Autre fait sur la question de la laïcité : les attaques contre l’Observatoire de la laïcité, et plus précisément son rapporteur général Nicolas Cadène. Ce dernier avait été donné comme « remplacé ». La raison retient l’attention, alors même que le travail impeccable de l’Observatoire, conforme à l’esprit et la lettre de la loi de 1905, est salué. Il serait reproché à l’Observatoire de promouvoir une laïcité « d’apaisement » et « de défense des musulmans » qui déplairait au sommet de l’État. Faut-il comprendre que la laïcité doit désormais se comprendre comme systématiquement « offensive », sinon offensante ?

La France est-elle condamnée à une « kulturkampf », dans laquelle l’Etat prendrait la place de l’Eglise et qui s’imposerait de glissement en glissement ?  Comment ne pas interroger cette inversion étrange de la laïcité, qui ferait de ce principe non pas la neutralité de l’État en matière de religion mais la neutralité religieuse des citoyens dans ce même espace. Une aseptisation religieuse de ce même espace. Une négation de la dimension émancipatrice du principe de laïcité tout autant que de son esprit de coexistence et cohésion pacifique. Car in fine, une telle inversion ferait de l’État l’arbitre et le juge du degré de religiosité acceptable ou pas dans cet espace public. Un paradoxe laïque…

Lutter contre le « séparatisme » au risque du fractionnement

Quid également de la loi de 1901 sur les associations ? Emmanuel Macron, lors de son discours contre le « séparatisme » le 2 octobre dernier, a déclaré : « Les associations doivent unir et non fracturer la nation ». Le levier de l’argent est alors utilisé puisque toute subvention publique sera conditionnée à la signature d’une « charte de la laïcité » par laquelle les bénéficiaires s’engageront à mettre en œuvre, toujours dans cette formule floue, les « valeurs de la République ». Or, est-ce au gouvernement d’interférer ainsi dans la vie associative, au risque de remettre en cause cette liberté qui reste fondatrice de la société civile ? La liberté d’association n’est-elle pas précisément l’une de ces « valeurs » républicaines ? De celles qui assurent la vitalité d’une société civile, gage d’une démocratie vivante.

Egalement dans ce discours, le président français a annoncé que sauf dérogation médicale, l’instruction en famille serait désormais interdite. Là encore, c’est une des grandes lois républicaines qui est malmenée : la grande loi de 1882 qui fonde l’enseignement public en France. Or cette loi prévoit la possibilité libre de l’enseignement privé et parental. Silence présidentiel cependant sur la loi Debré qui subventionne l’enseignement privé, le plus souvent confessionnel.

Toujours dans le cadre de ce projet de loi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le délit de séparatisme punirait de cinq ans de prison celles et ceux qui refusent de se faire soigner par un médecin d’un autre sexe. Le libre choix du médecin par son patient est pourtant inscrit dans le code de déontologie médicale.

Renforcement de l’architecture sécuritaire et neutralisation de l’espace public

Les projets de lois s’amoncellent qui semblent tendre vers une neutralisation de toute expression de la citoyenneté dans l’espace public. Que ce dernier soit informel (à travers la liberté d’expression) ou formel (la liberté de manifester). Ainsi, le ministre de la Justice envisagerait de modifier la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour en sortir les délits d’incitation à la haine. Cela permettrait de poursuivre pénalement des citoyens pour ces délits particuliers. Or la loi de 1881 offre en effet un régime de protection particulier pour la liberté d’expression. Si le but semble louable, cette hypothèse créerait une brèche et un précédent dans un principe protecteur d’une loi fondamentale. D’effet cliquet en effet cliquet, les exceptions font loi.

Le « nouveau schéma national de maintien de l’ordre », publié le 16 septembre, intrigue a minima. Il pose désormais que « le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations ». Ce texte, destiné aux gendarmes et policiers, est déjà contesté par une grande partie des journalistes qui s’inquiètent de leur liberté de couvrir les manifestations. Liberté de la presse, droit à l’information et liberté de manifester sont simplement mis à mal.

Autre texte qui inquiète fortement associations et responsables de la société civile, la proposition de loi relative à la sécurité globale. Selon l’étude minutieuse effectuée par La Quadrature du Net, « Son article 21 veut déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre. Son article 22 veut légaliser la surveillance par drone. Son article 24 veut interdire au public de diffuser l’image de policiers ».

La Quadrature du Net dénonce notamment l’approche « confrontationnelle » de cette proposition de loi qui « vise avant tout à dissuader la population de participer à des manifestations, que ce soit par épuisement psychologique des participants (pratique de la nasse, blocage ou filtrage des entrées et sorties du parcours, gazage, fouilles au corps, comportements injurieux) ou par des violences physiques (LBD, grenades, charges) ».

L’article 21 de cette proposition permettra l’utilisation de caméras mobiles par les forces de sécurité avec la possibilité d’une transmission « en temps réel au poste de commandement ». Se pose forcément la question d’une analyse en temps réel des images par des logiciels de reconnaissance faciale. Donc un fichage facile des manifestants, qui pourront par la suite être empêchés de se rendre à d’autres manifestations.

Enfin, l’article 24 propose d’interdire au public de diffuser « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ». Or, sans ces images diffusées en France, pas d’affaire Benalla, pas de débats autour des violences policières (Burger King, croche-pied à Geneviève Legay, estropiés et éborgnés).

Là encore, ces mesures menacent directement les libertés de manifester, de s’attrouper, de circuler, les droits à la sécurité, à la sûreté et à l’intégrité physique. Avec l’utilisation des drones, c’est aussi une vision en gestion et ingénierie humaine qui est promue – ce qu’on aurait qualifié auparavant de méthodes contre-insurrectionnelles, la technique « dronique » et de logistique avancée en plus.

La liberté académique en question et soumise à la question  

Côté université, dans une interview au magazine d’extrême droite Valeurs actuelles, Emmanuel Macron affirmait : « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. » Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Banquer, a depuis fustigé un « islamo-gauchisme » qui « fait des ravages à l’université » et dont les adeptes seraient « les complices intellectuels du terrorisme ».

Faut-il établir un lien entre ces sorties officielles et la loi de programmation de la recherche pour laquelle le Sénat vient d’adopter un amendement à son article premier : « Les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République », « au premier rang desquelles la laïcité ». Un possible coup de canif à la liberté académique portant sur les recherches, les enseignements et ce qui est exprimé sans subir de pressions ou menaces pour les universitaires, enseignants comme étudiants.

Dès après l’attentat de Nice, un conseiller de l’exécutif a donné le ton : « Ce sera la question de la campagne présidentielle de 2022 : quelle place la société est-elle prête à faire à l’arbitraire pour se protéger d’un danger encore plus arbitraire. » Nous voilà avertis…

Néo-marranisme et maccarthysme républicains

Étonnante France où la parenthèse sécuritaire ouverte avec l’état d’urgence se prolonge en rabotage de l’État de droit. Par quel formidable tour de passe-passe en vient-on à défendre en France la liberté en réclamant la sape de l’État de droit ? À prétendre défendre la laïcité en transformant la neutralité religieuse de l’État en neutralité de l’espace public, sinon des individus dans ce même espace public ? À condamner tout « communautarisme » tout en maintenant une vision communautaire des individus, les musulmans de France étant sommés à chaque attentat de ne pas « en être » et de condamner de façon communautaire des actes qu’ils condamnent comme citoyens ?

Le préambule de la Constitution de 1958 pose dès son article 1 alinéa 1 que la France est « une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». L’ordre des attributs républicains est en soi intéressant. Là se situe peut-être l’une des lignes de démarcation qui coupent la France. Deux projets de société s’esquissent : une République qui serait avant tout indivisible et laïque versus une République avant tout démocratique et sociale. Or Régis Debray avertissait déjà : « On peut se dire républicain sans se conduire en démocrate. »

Dans ce climat, pourquoi cette réaction républicaniste s’est-elle emparée du mot « islam » pour en faire un bélier contre toutes les valeurs qu’elle prétend défendre ? Autrement dit, à quoi sert « l’islam » ?

Est-il un prétexte à la paresse de journalistes qui préfèrent emplir plateaux de vitupérations et réponses faciles plutôt que de travailler les dossiers en complexité ? Est-il le voile à l’absolue impuissance de politiques à faire vivre la fonction publique quand si peu de pouvoir leur est encore laissé ? Un moyen de creuser un sillon électoral ? Le prétexte au renforcement d’un État légalo-sécuritaire alors que le pays va au-devant de turbulences économiques potentiellement déstabilisatrices et porteuses de contestations populaires ?

Sur la base d’un primat à la laïcité et l’indivisibilité, observe-t-on l’apparition d’un fondamentalisme laïciste et républicaniste d’autant plus dangereux qu’il nie une réalité : celle de la banalité de la présence des musulmans en France, qu’ils soient Français ou pas ? Dans la réalité sociologique, le musulman est aussi celui qui soigne, enseigne, conduit, conseille, expertise, travaille, fait société. Sous prétexte de lutte contre des « ismes » divers (islamisme, radicalisme, séparatisme, communautarisme), ces réactionnaires républicanistes créent des schismes qu’ils prétendent vouloir éviter. Car c’est encore là un paradoxe, leurs prétentions universalistes fractionnent et fracturent la société française.

Un universalisme si particulier

Cette réaction républicaniste prétend s’opposer au communautarisme au moyen de l’« universalisme ». Sauf que cet universalisme peut parfois se saisir comme un simple particularisme qui a réussi. L’histoire est en effet traversée d’« universalismes » qui n’étaient au fond que l’habillage théorique de très prosaïques impérialismes. C’est tout autant au nom de « universel » que l’Église catholique (mot dont la racine grecque signifie précisément universel) pourchassa juifs, musulmans, hérétiques et sorcières. Toutes les figures de l’altérité qui contredisaient ce « grand tout » uniforme. C’est au nom d’une « destinée manifeste » que d’autres pulsions universalo-impériales se sont déployées, qu’elles accompagnent le fusil de la Bible, le Coran, le Capital ou la Déclaration des droits de l’Homme.

Certes, la chose publique ou res publica s’est extraite de la religion, mais pas de la sacralité. Une sacralité séculière, avec sa martyrologie, ses cérémoniaux, sa liturgie et son bréviaire. Ainsi qu’avec ses hérétiques et ses blasphèmes. Pour les musulmans de France, à l’occasion d’une Reconquista républicaine, l’avenir sera-t-il un néo-marranisme républicain, qui obligera les musulmans à effacer sur eux jusqu’à la trace la plus ténue de toute pratique religieuse ? Jusqu’à s’effacer de l’espace public, en retrait physique et citoyen ? Cet universalisme républicain verse-t-il dans une pulsion inquisitoriale à défaut de pouvoir encore à l’international ? Est-on entré dans un « républicano-maccarthysme », selon l’expression du politologue Jean-François Bayart qui souligne : « Que le terme plaise ou non, il y a bien une islamophobie d’État en France ». Avant lui, Emmanuel Todd avait perçu dans les manifestations pour Charlie la persistance de ce qu’il avait nommé un « catholicisme zombie ».

La faillite des clercs

Cette réaction républicaine a aussi ses clercs. Une tribune d’universitaires parue dans Le Monde a ainsi apporté son soutien à Jean-Michel Blanquer, qui avait parlé d’un « islamo-gauchisme » faisant « des ravages à l’université ». Cette tribune appelait à la création d’une « instance chargée de faire remonter directement les cas d’atteinte aux principes républicains et à la liberté académique ».

Le milieu intellectuel français vit dans le souvenir de l’affaire Dreyfus, durant laquelle le terme même d’ « intellectuel » est né. C’est là pourtant une rente symbolique qui n’en finit pas de se démonétiser. Dès les années 20 et 30, Julien Benda expliquait dans son livre La Trahison des clercs comment les intellectuels prônaient l’ordre et un État fort au nom de valeurs prétendument universelles mais éminemment nationalistes dans leur essence. La cléricature intellectuelle avait également été dénoncée par Paul Nizan dans Les Chiens de garde. L’intellectuel récusait la croyance selon laquelle ces intellectuels penseraient pour le bien commun, rappelant que comme tout un chacun, ils sont le produit d’un environnement social contingent qui influe sur leur production intellectuelle.

Tout autant, ils sont les gardiens d’un ordre qui les rassure, comble, honore. Un ordre qu’ils n’ont aucun intérêt à voir contesté, sinon disparaître. Pourtant, « Un intellectuel est quelqu’un qui refuse d’établir des compromis avec les dominants » affirmait le philosophe Herbert Marcuse.

Là encore, la « République » est devenue le prétexte à cette « libido réactionnaire » que Daniel Lindenberg avait analysée dans son pamphlet Le Rappel à l’ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires. L’historien détaillait au scalpel des idées ces intellectuels persuadés d’être encore « de gauche », mais qui exprimaient au fond un rejet de l’antiracisme, des droits de l’homme, l’islam, le métissage, l’égalité. In fine, de la démocratie ?

Version remaniée d’un article précédemment publié sur Middle East Eye.

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Illustration: Place de la République, Paris, 21 novembre 2016. Copyright : Jeanne Manjoulet.

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